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Alliterations

18 mai 2010

L'échappée belle / Anna Gavalda

Anna_Gavalda_L_echappee_belle

EC

Nous nous moquons. Nous avons autre chose. Nous avons nous. Nous sommes riches autrement. Il suffit de se pencher à l’intérieur.

A moi, le Discours de la servitude volontaire, les abus infinis et tous ces tyrans qui ne sont grands que parce qu’on est à genoux.

Un jeune type blanc comme une endive, assez craspec et avec un regard de veau en gelée nous a conseillé de rejoindre le groupe au premier étage.

AP

A l'image de ces extraits, ce livre se révèle plutôt creux. Le "name dropping" y est aussi insupportable. Une poésie très légère, très "en surface".

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7 mai 2010

Le rapport de Brodeck / Philippe Claudel

Philippe_Claudel_Le_rapport_de_Brodeck

ECExtraits choisis

Ici s’entasse l’écume de la vie. Et moi je suis là. J’y suis venu de moi-même. J’ai besoin de m’isoler pour tenter de mettre de l’ordre dans cette terrible histoire.

C’est la peur qui gouverne le monde. Elle tient les hommes par leurs petites couilles. Elle les serre dans sa main, de temps à autre, pour leur rappeler qu’elle peut les anéantir si elle le veut.

La vérité c’est que la foule est elle-même un monstre. Elle s’enfante, corps énorme composé de milliers d’autres corps conscients. Et je sais aussi qu’il n’y a pas de foules heureuses. Il n’y a pas de foules paisibles. Et même derrière les rires, les sourires, les musiques, les refrains, il y a du sang qui s’échauffe, du sang qui s’agite, qui tourne sur lui-même et se rend fou d’être ainsi bousculé et brassé dans son propre tourbillon.

APAppréciation personnelle

7/10. Ce livre est une immense et imparable parabole. Facile à lire tout en étant profond, Claudel décrit et compare avec le talent brut qu'on lui connaît. Il s'amuse à bricoler ce drôle de patchwork qui peut, par moment, se révéler indigeste tant il est dense. Déroutant.

25 avril 2010

La vie est ailleurs / Milan Kundera

Milan_Kundera_La_vie_est_ailleurs

ECExtraits choisis

Il y a dans les paroles du poète une gouttelette qui a surgi du cœur et qui donne à ses vers l’éclat de la beauté. Mais cette gouttelette, il n’est nullement besoin d’une véritable expérience vécue pour la tirer du cœur du poète, nous pensons plutôt que le poète presse parfois son cœur à la façon d’une cuisinière pressant un citron sur la salade.

Il a troqué la plume, qui est la clé de l’âme du poète, pour le pistolet qui est la clé des portes du monde. Car lorsque nous envoyons une balle dans la poitrine d’un homme, c’est comme si nous entrions nous-même dans cette poitrine ; et la poitrine de l’autre, c’est le monde.

(Jaromil faisait parfois des rêves épouvantables : il rêvait qu’il devait soulever un objet extrêmement léger, une tasse à thé, une cuillère, une plume, et qu’il n’y arrivait pas, qu’il était d’autant plus faible que l’objet était léger, qu’il succombait sous sa légèreté ; ces rêves étaient des cauchemars et il se réveillait en nage ; il nous semble que ces rêves avaient pour thème son visage fragile dessiné au point de dentelle qu’il s’efforçait en vain de soulever et de jeter.)

APAppréciation personnelle

8/10. Kundera, c'est terrible. Cette légèreté qui couvre tant de profondeur, comme si l'on croyait marcher sur des nuages et que l'on se retrouve finalement en chute libre.

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